Aquarelle et encre sur papier
Série " multitudes "

Les œuvres sur papier de Lucie Collot traduisent un regard appuyé et sensible sur la nature et le monde qu’elle perçoit. Elles usent de formes et de touches colorées qui envahissent toute la surface du papier pour donner vie à des profondeurs abyssales qu’on ne saurait dater. La liberté du geste est assumée, Lucie peint spontanément et avec douceur à l’aquarelle, elle accumule les touches et les motifs colorés pour créer d’harmonieuses compositions où chaque détail participe à créer un rythme, une sensation, des transparences. Dans cet univers sensible, les couleurs et les touches apposées sur le papier sont essentielles à ses multitudes, nom de sa dernière série, référence à l’œuvre picturale de Pierre Bonnard où la lumière et les touches animent avec joie et délicatesse l’inspiration de cette jeune artiste.

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Ses poésies végétales, rythmées par des formes sensuelles et chamarrées, révèlent sans nul doute une recherche inassouvie mais instinctive du beau, elles captent le regard en nous procurant une sensation d’immersion, voir même d’absorption. Les inspirations japonisantes qui avaient guidé l’artiste dans ses premières années, sertissage noir et aplats de couleurs, ont disparu pour laisser place à un soulèvement végétal. Le mouvement omniprésent donne vie à ces organismes sensiblement aquatiques.

 

Mais d’ailleurs, où sommes nous réellement ? Ses œuvres nous font-elles plonger dans l’océan appartenant au temps de l’homo erectus ou sommes nous dans une infime surface du lichen qui recouvre l’un de nos derniers chênes centenaires ?

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Car Lucie Collot nous interroge sur ce qui constitue les éléments qui nous entoure. Au-delà d’une première perception, il nous reste à découvrir des multitudes cachées à l’intérieur d’une enveloppe nuageuse, de la transparence d’une feuille, de l’entrelacement de trois tiges ou même de l’écorce d’un arbre. Ces infinis de nature sont le fruit de l’imagination de l’artiste et de souvenirs communs, enfouis dans les tréfonds de notre humanité. Là semble être la quête de l’artiste, faire percevoir l’impénétrable de ces immensités microscopiques où le beau et le sensible nous happent, nous éloignent d’un autocentrisme aliénant et nous questionnent sur l’intemporalité de nos vies.